« Promouvoir l’usage des tic plutôt que les enseigner » selon Bruno Devauchelle
Quel titre alléchant et qui devrait raisonner clairement dans les têtes des acteurs de la promotion des usages sociaux des TIC.
Bruno Devauchelle interpelle ainsi le milieu de l’éducation dans le dernier billet de son blog. Si une partie de son discours interpelle le milieu enseignants sur ses pratiques, conceptions et perspectives, la conclusion interpelle à mon sens l’ensemble des acteurs éducatifs (TIC ou non d’ailleurs) ainsi que la question du parcours éducatif en terme d’appropriation des usages sociaux des TIC .
[…] Le concept de territoire est bien pratique pour mieux comprendre les questions qui se posent : quel territoire pour les enseignants de technologie ? quel territoire pour les enseignants documentalistes ? quel territoire pour les technologies promues par les marchands ? quel territoire pour des pratiques sociales des technologies ? quel territoire pour les compétences informationnelles et communicationnelles ? quel territoire pour une véritable culture numérique que je préfère appeler « numéritie » ? (voir les billets précédents)
Il est clair, et je l’ai déjà écris que les élèves ont besoin d’accompagnement et d’étayage de leurs compétences intuitives. Mais cet étayage dans le domaine des TIC doit, selon moi être une responsabilité collective du système scolaire mais aussi de la société et qui ne doit pas être enfermé dans l’espace temps (toujours trop réduit) d’une discipline scolaire.
Article à lire dans son intégralité ainsi que les commentaires et réactions qu’il a suscité.
Je soumet à votre lecture et réactions le commentaire (ci-dessous) que j’ai laissé sur le forum du billet (au milieu de nombreuses contributions d’enseignants ou assimiliés) !
Le mercredi 10 octobre 2007 Ã 23:35, par Guy Pastre
Excusez-moi par avance d’être un peu basique dans mes réflexions qui relèvent plutôt du témoignage d’expériences.
N’étant pas enseignant je ne me hasarderai pas à me prononcer sur ce qui se passe au sein de l’EN.
Ceci étant dit, chez certains enseignants que je côtoie comme chez les acteurs sociaux-éducatifs avec lesquels je travaille sur cette prise en compte des TIC dans leurs pratiques quotidiennes (www.maison-tic.fr) , la question de l’équipement et de l’accès à l’outil restent encore omniprésentes dans l’approche de ce qui devrait entrer plutôt dans le cadre d’une éducation citoyenne et responsable aux médias (TIC ou pas).
Je ne veux généraliser de discours, mais la communauté éducative (dont je fait partie) dans son sens le plus large, ne peux que constater aujourd’hui les dégâts fait par la non prise en compte d’un média dont on a sous-estimé les effets quand il a fait son apparition dans les foyers : la TV.
L’histoire va-telle se répéter ? Pour moi apprendre à utiliser l’outil avec toutes les heures de cours ou autres ateliers et certifications ne veut pas dire éduquer à l’appropriation et la découverte des usages sociaux de TIC.Sachant (par expérience) que cet axe éducatif et les projets nécessairement transversaux qui y contribuent n’impliquent forcément d’avoir une salle informatique derniers cris dans son école ou son centre social…
Je ne peux donc qu’être d’accord avec Bruno Devauchelle :« Il est clair, et je l’ai déjà écris que les élèves ont besoin d’accompagnement et d’étayage de leurs compétences intuitives. Mais cet étayage dans le domaine des TIC doit, selon moi être une responsabilité collective du système scolaire mais aussi de la société et qui ne doit pas être enfermé dans l’espace temps (toujours trop réduit) d’une discipline scolaire ».
Pour chacun, c’est bien la question du parcours éducatif global de l’enfant en particulier et des individus de façon générale qui nous est posée.Je suis effectivement convaincu que l’accompagnement éducatif et citoyen aux TIC relève d’une responsabilité collective de l’ensemble des acteurs sociaux et éducatifs.
Je pense que l’époque des ateliers et cours informatiques doit évoluer rapidement vers une dynamique d’éducation critique aux médias par le biais d’activités « ordinaires » quotidiennes.
Il est peut-être rassurant et plus facile de prendre l’apport des TIC comme une plus-value technique (je modernise ce que je fait) que d’en chercher la plus value éducative (je peux aller plus loin et différemment dans ce que je peux faire).La fameuse continuité éducative ne trouve-t-elle pas aussi un écho dans la prise en compte des TIC au cÅ“urs des pratiques professionnelles des uns et des autres.
La question ne doit pas tourner, me semble-t-il, seulement autour de choix pédagogiques en lien avec l’apprentissage de l’outil informatique, mais plutôt sur la recherche d’un positionnement éducatif global et transversal à une communauté d’acteurs citoyens et responsables face à une évolution majeure de notre société.
Tout ça manque peut-être un peu de style, mais l’essentiel y est !
Merci à Bruno de nous faire partager ses réflexions quelques fois dérangeantes mais toujours constructives, à mon niveau en tout cas.
Cordialement