Réseaux d’animateurs multimédias : Attention à la déresponsabilisation !
Ce matin nous avons eu notre première rencontre régionale des animateurs et des responsables d’EPN. Un petit succès appréciable puisque environ 35 personnes avaient répondu présentes et pour la majorité des « non habituées » donc de nouveaux contacts.
Lors de notre matinée studieuse nous avons abordé la qualification professionnelle des animateurs multimédia qui est effectivement nécessaire pour accompagner l’évolution des missions des espaces numériques.
Mais sous-jacente à ces échanges était la préoccupation du statut précaire des animateurs dans beaucoup de ces structures et la nécessité que les réseaux d’animateurs soient porteurs de cette préoccupation. Toutefois, à mon avis, il convient d’ être prudent car à chacun son rôle et ses responsabilités. Je m’explique…
Que les réseaux jouent leurs rôles de mise en relation, d’échange et de mutualisation d’expériences et de pratique, pas de soucis.
Par contre lorsque l’on rentre dans « la revendication » concernant les postes et les conditions de travail, pour moi nous entrons dans le domaine des organisations syndicales professionnelles, ce qui nous rappelle au passage que les animateurs sont les agents ou les salariés d’une collectivité ou d’un employeur. Ils bénéficient à ce titre des mêmes droits que tous les salariés.
Donc, pour ma part, en tant que militant syndical, je dirais que nous ne devons omettre de renvoyer aussi les animateurs à leurs responsabilités en leur demandant de faire aussi de leur côté des démarches en se mobilisant pour faire avancer leurs statuts.
Les organisations professionnelles sont aussi là pour accompagner ce types de revendications . S’ils sont souvent isolés de leurs pairs, ils ne le sont pas pour autant isolés comme salariés…
Cela me rappelle « la lutte » que nous avons eu en 1998-99 pour pousser la fonction publique à créer la filière animation pour donner un statut à l’arrivage massif d’animateurs issus des associations para-municipales dissoutes suite à la loi Sapin.
Ce même chantier s’est également déroulé autour de la convention collective de l’animation dans la même période.
Cela a été possible car les organisations professionnelles se sont emparées de la revendication construite autour du besoins et des demandes qu’ont fait remonter les animateurs depuis leurs structures.
Attention donc à ce que nos réseaux ne viennent pas parasiter la nécessaire mobilisation individuelle et collective « de la profession » en se présentant comme porte-parole de « pauvres animateurs démunis ».
Si l’on considère que le métier d’animateur multimédia ne nécessite pas un cadre professionnel et un statut de référence particulier, alors la bataille à mener par les réseaux peut effectivement se porter sur l’accompagnement pour la reconnaissance instititutionnelle d’une spécifité de missions, donc d’offres de formations.
Mais lorsque l’on touche tout ce qui est autour du statut et des conditions de travail, ne laissons pas les animateurs et leurs responsables tomber dans la faciliter en délégant leurs revendications aux têtes de réseaux.
Animateurs multimédia de france et de navarre unissez-vous ! Que la force (et le militantisme) soit avec vous…