Ce que je n’ai pas eu le temps de dire aux parents, aux éducateurs et aux élus locaux !
La semaine dernière j’ai fait une rapide intervention lors d’une soirée intitulée : « les jeunes, internet et vous ! » Lors de cette rencontre les collègues du réseau de RATICE loire ont illustré différentes pratiques dominantes chez les jeunes devant un public d’élus locaux, de professionnels et de parents.
Pour ma part j’avais été sollicité pour faire une petite synthèse sur les enjeux et défis éducatifs. Cependant les contraintes de temps et la richesse des échanges m’ont amené à faire des choix stratégiques dans mon intervention donc à laisser de côté certains propos comme cette « conclusion » (au ton assez personnel) que je vous livre .
Aux parents : Arrêtons de culpabiliser, nous avons une botte secrète : l’expérience de la vie.
Certes, les pratiques de nos jeunes ne nous sont pas toujours accessibles, nous restons quelques peu désemparé face leur dextérité et leur apparente maitrise des outils avec le sentiment d’être dépassé.
Cependant quoi qu’il arrive en tant que parents nous aurons toujours une longueur d’avance sur nos enfants dans un domaine vital pour leur éducation : C’est l’expérience de la vie, l’expérience de notre vie, celle qui nous permet de poser des repères, de l’éthique, et de la morale, des valeurs dans le quotidien de nos têtes blondes.
Aux éducateurs (au sens large) : Un peu d’humilité et de clairvoyance.
Moderniser et numériser ses propres outils et supports de travail ne veut pas dire prendre en compte la complexité des enjeux éducatifs liés à l’influence des médias dans la construction de la personnalité de nos publics enfants et jeunes. Acceptons de prendre du recul et de nous remettre en question dans nos pratiques pour voir qu’aujourd’hui les jeunes sont en train de se construire une culture numérique entre pairs sans la moindre médiation des adultes, et qu’il y a là une véritable urgence !
Aux élus locaux : Arrêtez de donner du pouvoir aux informaticiens.
Ce n’est pas parce qu’on parle de TIC qu’il s’agit obligatoirement d’une question qui concerne les services informatiques ! Ne sucombez pas aux discours paranoïaques et sécuritaires qui visent à préserver le pouvoir de la technique sur le contenu des actions et projets !
Si l’on veut accompagner et développer les usages sociaux des TIC sur les territoires, il faut que l’outil reste à sa place, c’est à dire au service de différents projets. Il y a bien ici un enjeu de sensibilisation et formation des techniciens territoriaux (qu’ils travaillent dans un service éducation, social, cabinet des élus, administration générale…) et de l’ensemble des élus pour que la préoccupation soit transversale comme le sont les usages. A la technique de s’adapter à la mise en place d’une politique et non pas l’inverse !
bravo
d’avoir trouvé « les mots pour le dire »
face au double-diktat du discours et des commandes locales peur/consommation, d’une part, de la frénésie de la connaissance du dernier gadget en ligne d’autre part.
Que chacun retrouve le sens de son action en sachant raison gardée pour accompagner les jeunes et les moins jeunes dans une saine approche des nouvelles technologies, et des savoirs informatiques et numériques pour donner à tous les moyens culturels, cognitifs et techniques de les mettre au service des hommes et des citoyens, pour la création, l’innovation, le progrès, l’humanisme !!!!
Un comparatif du plan informatique pour tous avec le plan pour la réduction numérique est riche d’enseignements, sur le renoncement actuel à former aux logiques de l’informatisation et de la numérisation pour mieux comprendre l’ingenierie logicielle, les idéologies portées et le faisceau d’usages quelle propose.
Merci Amélie, il est vrai qu’il est très facile d’être polémique sur ce sujet…