Le centre icom cesse son activité : un manque évident de politique publique pour l’accés pour tous
La nouvelle est tombée récemment , le centre ressource icom spécialisé dans l’accompagnement aux usages à l’informatique et l’internet pour des publics porteurs de handicaps cesse son activité dans le cadre de « l’arrêt sous leur forme actuelle des activités du programme France » (cf communiqué du site) suite à des difficultés financières d’Handicap International.
Pour mémoire le centre icom est un projet mis en place par le programme france d’Handicap International . Ses locaux sont situés rue de Gerland à Lyon.
Son équipe pluri-disciplinaire a réussi à en faire un lieu privilégié et convivial pour un premier accueil. Ceci permet ainsi d’envisager sereinement avec les personnes, les relais nécessaires sur leur lieu de vie pour continuer ensuite leurs activités et initiations autour des TIC.
C’est dans cet optique de construction de relais que le Centre icom fait partie des membres fondateurs du réseau des EPN du Lyonnais.
Outre l’accompagnement individuel, icom est considéré comme centre de ressources et de formation pour les professionnels de tout bord en contact avec les publics handicapés.
Sa plateforme multimédia lui permet également de recevoir des groupes qui à l’heure actuelle n’auront pas d’autres lieux d’accueil au regard des compétences et ressources nécessaires pour accompagner ce type de public.
Je ne peux et on ne peux que dire merci et encore bravo à l’équipe pour la qualité du projet et de l’accueil, mais doit on se résoudre à cette « disparition », qui blâmer, qui accuser ?
La tentation est grande, et un certain N.S. l’a bien compris, c’est de dire c’est la faute à la crise , c’est le contexte, il faut faire des sacrifices….Laissons ces propos à notre présiroi et son entourage !
Considérons, à mon humble avis que la crise ne déclenche pas les choses, elle catalyse ou cristallise des situations déjà en place !
Bien longtemps avant la crise, tous les acteurs du secteur socio-éducatif et associatif avaient déjà tiré la sonnette d’alarme sur la diminution voir suppression de financements publics.
Ces décisions, conséquences directes de choix politiques anti-social, pour « remettre les gens au travail au lieu de les assister » , se sont traduites par des diminutions de moyens que les structures ont » assumé » dans un premier temps en interne en essayant de préserver les publics.
Mais aujourd’hui cette tendance lourde ne peux plus être supportée par les acteurs sociaux agissant sur des missions de services publics sans qu’elle ait des conséquences pour leurs activités et leurs publics.
En ce qui concerne le centre icom doit-on blâmer ?
Handicap Internationnal qui recentre ses actions sur ses missions essentielles ?
Ou doit-on plutôt s’insurger, une fois de plus dans le domaine des TIC, sur le manque flagrant de moyens et de véritable politique de l’accès pour tous ?
Dans ce contexte cela confirme qu’il est impératif de continuer à organiser et soutenir de vraies missions de services publics à tous les étages de « l’organisation politique de notre société : Etat, Région, Département et communes » comme le défend mon collègue Jacques Houdremont dans un récent billet.
De manière générale que penser d’un modèle de société qui délègue au nom de la solidarité à ses citoyens ses missions régaliennes comme permettre à tout le monde de manger à sa faim ? (Solidarité étant pour moi un mot galvaudé dans la bouche des hommes politiques)
Quand les restos du coeur annoncent 91 millions de repas servis en une saison, mais ça fait hurler, c’est un scandale !
Voilà 20 ans que cela dure pour le droit vital à se nourrir décemment tout les jours.
Il va donc de soi qu’il y a du soucis à ce faire pour une reconnaissance du caractère indispensable de l’accès pour tous aux TIC.
Ce chantier « coopératif » est donc ouvert pour convaincre nos politiques mais aussi par les acteurs sociaux eux-mêmes…
La mobilisation est donc de mise à tous les étages !
Concernant la mission de service public portée par le centre icom c’est à l’ensemble des acteurs régionaux de l’accès public qu’il appartient, à mon avis, d’organiser la résistance politique et la continuité de la mission !
A débattre.
J’ai été reçue au Centre ICOM il y a quelques mois à peine, dans le cadre d’une après-midi de sensibilisation à l’accueil des personnes en situation de handicap. Je ne parviens même pas à concevoir qu’un centre ressource comme ICOM puisse disparaître ! Vous avez été nombreux-euses à vous retrouver à Charbonnières pour le Formacamp … et l’idée me trotte dans la tête … que peut-être … nous pourrions interpeler la Région, faire pression auprès de cette dernière avec la force du réseau des EPNL, pour sauver la structure, tous ses intervenants épatants … non ?
J’attends de lire vos réactions,
Françoise
Animatrice multimédia
Pas évident de débattre autour d’un sujet aussi sensible et surtout autour de personnes que l’on apprécient et que dire de plus que d’être d’accord par tout ce que tu dis…
Simplement : Je suis déçu…
Pour plusieurs raisons que tu indiques dans ton article :
– pour le fait que le travail qu’effectuait le centre Icom est essentiel et surtout il était bien fait, avec passion..
– par les personnes qui travaillaient au Centre Icom : elles donnaient la pêche, un contact excellent, des travailleurs sérieux, des personnalités, et surtout de l’humour pour la bonne ambiance….
Voilà , mais comme je suis au boulot, je vais arrêter mon petit texte… En tout cas, s’il faut se mobiliser, je le ferait bien volontier….
A bientôt